ΤΑ ΚΕΛΛΙΑ ΤΗΣ ΤΗΝΟΥ

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venerdì 15 luglio 2016

LIBERATION: Le plan d’aide accordé au pays en juillet 2015 n’a pas relancé l’économie mais a surtout profité à ses créanciers.

PUNITION
Un an d’austérité,
la Grèce toujours à terre

Par Fabien Perrier, correspondant à Athènes — 14 juillet 2016 à 20:31


La police grecque sécurise le Parlement lors d’une manifestation à Athènes, le 15 juin. Photo Petros Giannakouris. Photo AP

Le plan d’aide accordé au pays en juillet 2015 n’a pas relancé l’économie mais a surtout profité à ses créanciers.
Un an d’austérité, la Grèce toujours à terre
Place Exarchia, le mythique bâtiment bleu du Floral est couvert de grilles. «Comme il est beau», s’exclamait l’architecte français Le Corbusier à propos du plus ancien café de la capitale grecque, fondé en 1933. Etudiants, artistes, politiques, économistes venaient y débattre, lire, danser… Jusqu’à sa fermeture en juin. Tout un symbole qui disparaît de ce pays méditerranéen, où troquets et tavernes restent des lieux de vie et de travail. Dans le quartier d’Exarchia, le déclin économique et la faillite sociale se mesurent au nombre de vitrines fermées, de maisons néoclassiques délabrées, à la mendicité, aux trafics… A l’image d’une Grèce qui, un an après l’adoption d’un accord avec l’Union européenne, le 16 juillet 2015, affronte des problèmes économiques, sociaux et politiques.
Le souvenir amer d’un compromis forcé
Il y a un an, le Premier ministre, Aléxis Tsípras, acceptait un troisième mémorandum, avec son cortège de mesures d’austérité, de libéralisation et de privatisations, en échange de 86 milliards d’euros de prêts. Contrôle des capitaux, menace d’une sortie de l’euro… Rien n’avait été épargné au gouvernement alliant Syriza (gauche) et les Grecs indépendants (droite souverainiste). Le fusil sur la tempe, Aléxis Tsípras a signé un texte sans y croire. Trois jours plus tard, il le faisait voter au Parlement. Depuis le scrutin législatif du 20 septembre, la coalition, reconduite avec une courte majorité (153 sur 300 sièges à la Vouli), se retrouve à appliquer la «politique des mémorandums» qu’elle fustigeait naguère. «C’était un compromis forcé après ce coup d’Etat que représentait la fermeture des banques», explique à Libération Giorgos Katrougalos. Le ministre du Travail reconnaît qu’il s’agit d’un «document néolibéral, bien que plus souple que les précédents». Et affirme que le gouvernement a pour objectif de «neutraliser les points» les plus durs.
Une économie toujours vacillante
Depuis le premier mémorandum signé par le Pasok (parti social-démocrate) en 2010, l’économie est en berne. Plus du tiers des petites et moyennes entreprises ont fermé. Le produit intérieur brut (PIB) a chuté de 25 % par rapport à 2009 et 321 milliards d’euros de dettes (180 % du PIB) asphyxient le pays. Pourtant, «la confiance est revenue», indique à Libération Nikos Pappas, ministre d’Etat sans portefeuille, bras droit d’Aléxis Tsípras : «La Grèce va mieux. L’économie progresse. Si le PIB était négatif l’an dernier, la croissance se rapproche aujourd’hui de zéro (- 0,2 %). Le déficit primaire se réduit plus vite que les objectifs fixés.» Si, en 2015, la déflation s’est aggravée par rapport à l’année précédente (1,7 % en moyenne contre 1,3 % en 2014) et si cette baisse s’est accélérée de janvier à avril, elle ralentit depuis. Mais le pays continue de souffrir d’un manque de liquidités et d’investissement. Il a reculé de 65 % en volume depuis 2007. De nombreuses entreprises se déclarent en faillite (lire ci-contre). Plusieurs milliers d’emplois sont menacés. Signe des temps, la dette des contribuables et entreprises envers l’Etat (cotisations sociales, impôts…), de 84 milliards d’euros fin 2015, a augmenté de 5 milliards sur le premier semestre, estime un haut fonctionnaire grec.
Une situation sociale inquiétante
Le prêt de 86 milliards d’euros est versé par tranche après l’adoption et la mise en œuvre du mémorandum : réforme de la Sécu, privatisations, etc. Le gouvernement a donc fait passer de nouvelles mesures sur les retraites afin de contenir leur poids dans le PIB aux environs de 15 % d’ici à 2050. Avant la crise, les projections avançaient une proportion de 50 %…
Mais ce ratio dépend de l’évolution économique du pays. Si le PIB hellène chute, le poids des dépenses augmentera mécaniquement. Or, les retraites sont déjà très basses - avec un minimum de 380 euros. «Nous avons essayé de partager un gâteau plus petit de façon plus juste et plus efficace, explique Giorgos Katrougalos. Nous avons obéi à deux règles : égalité et justice sociale en introduisant une pension nationale financée par l’impôt, et calculée selon le seuil de pauvreté.»
C’est justement ce point qui mécontente de nombreux Grecs : «J’ai voté pour Syriza pour que ça aille mieux, pas pour qu’ils gèrent la misère !» s’énerve une femme. Le chômage a baissé de deux points en un an, et frappe toujours 23,3 % des actifs en avril. Mais sur les nouvelles embauches de 2015, «50,36 % sont du travail à temps partiel», explique Savas Robolis, professeur émérite d’économie. Il ajoute : «900 000 personnes travaillent normalement, mais leur salaire est versé avec un retard de un à quinze mois». Quant au FMI, il exige une poursuite de la flexibilisation du marché du travail et la casse des conventions collectives. «Tous les syndicats et les fédérations patronales que j’ai réunis y sont opposés», rétorque Giorgos Katrougalos.
A qui profitent les mémorandums ?
Selon l’économiste Michel Husson, au moins 80 % des fonds débloqués depuis 2010 dans le cadre des programmes européens d’aide à la Grèce ont servi à rembourser la dette et ses intérêts, ainsi qu’à financer les banques. Les premiers à bénéficier des nouveaux prêts accordés à la Grèce ? Ses créditeurs, allemands et français en tête. L’économie réelle et les citoyens grecs n’en ont, eux, pas vu la couleur.
Syriza, victime de l’austérité
Dans ce contexte, l’insatisfaction grandit chez les Grecs. Selon un sondage réalisé début juillet par l’université de Macédoine, 86 % d’entre eux ne sont pas satisfaits de l’action du gouvernement, et même 69 % chez les partisans de Syriza. Une nouvelle loi électorale est en discussion à la Vouli. Histoire de préparer des élections et d’amortir la chute ? Comme le Floral, Aléxis Tsípras risque de devoir, lui aussi, céder son bail au palais Maximou.


http://www.liberation.fr/planete/2016/07/14/un-an-d-austerite-la-grece-toujours-a-terre_1466251?xtor=EPR-450206&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=quot

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